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Quand Wisches avait son "Cinéma"...
Adèle Bastien
 


La séance terminée sur les coup de 22h30, les gens rentraient heureux, commentant le jeu des acteurs, le prochain film.
D'autres prolongeaient la séance autour du comptoir..., dès le dimanche matin, en allant à la messe, on ne manquait pas de passer devant la remise de l'école de garçon (démolie aujourd'hui) pour contempler la nouvelle affiche du prochain film, collée sur la porte par les soins de Piffarretti.
Le "Cheval Blanc", à son origine, du temps où mon grand'père était maréchal-ferrand. La partie bistrot a été construite en 1930 sur le côté, à droite de la maison. Ils ont transformé l'enseigne " Maréchal Ferrant" en "Cheval Blanc", la cour restante accueillait la terrasse.
Le "trou" du cinéma a été creusé sur le mur du fond; à gauche.
Photos et texte: Liliane Bastien-Schmitt, petite fille d'Adèle Bastien.
 
Courrier des lecteurs
 
> de Liliane Bastien-Schmitt, la petite fille de l'Adèle... "Le premier qui est venu installer son projecteur s'appelait Zimmermann , je ne sais pas d'où il venait, mais je me rappelle qu'il vendait des caramels Lutty à 1 centime d'ancien franc (en 1952 environ). Après il y a eu les Piffarretti père et ensuite Bernard et Marlyse Weiss de Strasbourg, ils avaient un bouledogue qui s'appelait Asti. Il y a eu également M.Hopp qui venait aussi de Strasbourg..."
 
> de Gilberte Ganier-Mc Leod USA... " En lisant ce texte, je m'y croyais, que de souvenirs, la salle était toujours archi-comble, les fins de soirée autour du comptoir étaient parfois très longues..."
Après la deuxième guerre mondiale, Wisches, que l'on appelait "le Petit Paris", ne pouvait ne pas avoir son cinéma.
La famille Bastien, propriétaire de l'auberge  "au Cheval Blanc" au "haut bout", plus couramment appelée " Chez l'Adèle", le prénom de madame Bastien, organisait chaque samedi une projection cinématographique dans la salle du bistrot. Cette auberge est aujourd'hui transformée en maison d'habitation
 
Pour ce faire, ils avaient ouvert une lucarne dans le débarras à côté de leur cuisine et tous les "samedi soir", un projectionniste ambulant, Monsieur Piffarretti, y installait un vieux projecteur 16 mm.
Jusque dans les années 1955, André Bastien, un homme au grand coeur, un personnage attachant, prit le relais de sa mère avec son épouse Marguerite en ouvrant les portes de son auberge au "Cinéma".
 
Un grand drap blanc accroché au mur faisait office d'écran, les tables de l'auberge avaient été remisées dans la grange, les chaises en bois servaient de fauteuil première classe , les chaises de la terrasse, en fer et lamelles de bois vert aux couleurs d'une marque de bière, occupaient les rangées du milieu pour laisser la place à des bancs en bois sur les premiers rangs . Le comptoir trônait sur le côté.
La mère Piffarretti assise à l'entrée, derrière une petite table, vendait les tickets.
 
On y venait voir les derniers Laurel et Hardy, on pleurait avec les flims d'amour; on s'enflammait pour Ali Baba. Les femmes étaient amoureuses de Tom Mix...
La salle était enfumée, à l'entr'acte , on changeait de bobine, les chopes de bières passaient de mains en mains et la séance reprenait dans un grand "AAAHHHH...!" de satisfaction; pour souvent s'arrêter à nouveau, parce que la pellicule avait cassé... OOOHH!... aussitôt réparée avec force colle... AAAHHH!... les vieux haut parleurs grésillaient, vibraient.
 
Pendant la séance des ombres d'amoureux glissaient furtivement par la porte pour disparaître sur la terrasse gravillonnée...
 
La séance terminée sur les coup de 22h30, les gens rentraient heureux, commentant le jeu des acteurs, le prochain film.
D'autres prolongeaient la séance autour du comptoir..., dès le dimanche matin, en allant à la messe, on ne manquait pas de passer devant la remise de l'école de garçon (démolie aujourd'hui) pour contempler la nouvelle affiche du prochain film, collée sur la porte par les soins de Piffarretti.
 
C'était une autre vie !
Le restaurant Au Cheval-Blanc, avant démolition. Il ne reste aujourd’hui que la maison à l’arrière. DR  DNA